Commençons
donc par le commencement, en simplifiant un peu (je pourrais vous lasser).
Lorsque l’Autrichien Herzl fonde le sionisme à la fin du 19ème
siècle, la Palestine peuplée d''Arabes islamisés fait partie de l’empire turc. Les premiers immigrés juifs sont en nombre très
restreint et se fondent plus ou moins dans la population; il existe aussi une minorité juive depuis toujours, notamment à Jérusalem, qui vit en bonne entente avec ses voisins.
En 1917, l'empire turc est démantelé et la Palestine devient un mandat britannique. La
déclaration Balfour permet aux Juifs européens d’acheter des terres aux Arabes palestiniens (l’argent, le fonds national, viendra de collectes
auprès des Juifs du monde entier). C’est l’époque des communes socialistes
(ancêtres des kibboutz), créées par de jeunes intellectuels européens, souvent
peu ou pas religieux, pionniers courageux qui défrichent les déserts et
assèchent les marais. Ces peuplements qui se développent rapidement sont mal
accueillis par les Arabes, vivant comme au moyen âge à côté de ces jeunes
enthousiastes progressistes qui font pousser des oranges et des tomates sur des
terres arides.
Résultat :
développement de milices de part et d’autre, massacres de part et d’autre, et
rôle ambigu des Anglais, qui soutiennent et arment les Arabes. Pourtant, à ce
stade, tout était encore possible, notamment un état multiculturel à
l’intérieur du Commonwealth.
Quand la
population juive atteint le 1/3 de la population palestinienne, les Anglais
prennent peur et reviennent sur la déclaration Balfour ; nous sommes en
1939 ; interdiction d’acheter des terres, arrêt de l’immigration (malgré
les persécutions d’Hitler), début des boat
people et des immigrés clandestins. La situation s’aggrave à partit de 45,
quand les Anglais refusent l’immigration des survivants de la Shoah. La Haganah, jusque là armée défensive, se
divise en régiments militaristes et même terroristes (l’Irgoun). C’est
l’escalade, la guerre civile.
En 1947, les
Nations-Unies, culpabilisées par la Shoah, décident le départ des Anglais et la
création d’un état juif et d’un état
palestinien côte à côte. (oui
oui ce qu’on cherche désespérément à faire maintenant). Les Arabes refusent (oui oui). Dès le départ des Anglais, les 5
pays voisins, le Liban, l’Irak, la Syrie, la Transjordanie et l’Egypte
déclarent la guerre aux Juifs, et aident les Arabes palestiniens. Les Juifs
gagnent la guerre malgré leur infériorité en nombre et créent Israël en 1948 selon les
frontières décidées par les Nations-Unies, plus certaines portions gagnées pendant la guerre. Jérusalem est détruite et divisée. Les lieux saints juifs sont inaccessibles aux Juifs. De nombreux Arabes s’exilent dans des camps dans les pays voisins.
Ce n’est
qu’en 67, lors de la guerre des 6 jours (provoquée, rappelons-le par le blocage
de l’accès à la mer rouge par l’Egypte – et les attaques venant des réfugiés en
Transjordanie), qu’Israël a conquis tout le territoire arabe et l’ensemble de
Jérusalem. Et alors commence la situation que nous connaissons encore
maintenant.
Je ne peux
résister à publier ici une célèbre photo de Gilles Caron, dont une expo
rétrospective magnifique se tient actuellement au musée de la photo à
Mont/Marchienne : les soldats israéliens devant le mur des lamentations
regagné en 67.
Résumer tout
ce qui s’est passé depuis cette date me prendrait des pages et des pages. De
toute façon c’est clair, on n’est pas beaucoup plus avancés. Sauf qu’Israël,
bien que minuscule territoire, est désormais la plus grande puissance du Moyen- Orient et que ses
dirigeants (de droite) refusent obstinément la création d’un état palestinien.
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