mardi 18 mars 2014

Un peu d'histoire

Commençons donc par le commencement, en simplifiant un peu (je pourrais vous lasser). Lorsque l’Autrichien Herzl fonde le sionisme à la fin du 19ème siècle, la Palestine peuplée d''Arabes islamisés fait partie de l’empire turc. Les premiers immigrés juifs sont en nombre très restreint et se fondent plus ou moins dans la population; il existe aussi une minorité juive depuis toujours, notamment à Jérusalem, qui vit en bonne entente avec ses voisins.
En 1917, l'empire turc est démantelé et la Palestine devient un mandat britannique. La déclaration Balfour permet aux Juifs européens d’acheter des terres aux Arabes palestiniens (l’argent, le fonds national, viendra de collectes auprès des Juifs du monde entier). C’est l’époque des communes socialistes (ancêtres des kibboutz), créées par de jeunes intellectuels européens, souvent peu ou pas religieux, pionniers courageux qui défrichent les déserts et assèchent les marais. Ces peuplements qui se développent rapidement sont mal accueillis par les Arabes, vivant comme au moyen âge à côté de ces jeunes enthousiastes progressistes qui font pousser des oranges et des tomates sur des terres arides.
Résultat : développement de milices de part et d’autre, massacres de part et d’autre, et rôle ambigu des Anglais, qui soutiennent et arment les Arabes. Pourtant, à ce stade, tout était encore possible, notamment un état multiculturel à l’intérieur du Commonwealth.


Quand la population juive atteint le 1/3 de la population palestinienne, les Anglais prennent peur et reviennent sur la déclaration Balfour ; nous sommes en 1939 ; interdiction d’acheter des terres, arrêt de l’immigration (malgré les persécutions d’Hitler), début des boat people et des immigrés clandestins. La situation s’aggrave à partit de 45, quand les Anglais refusent l’immigration des survivants de la Shoah. La Haganah, jusque là armée défensive, se divise en régiments militaristes et même terroristes (l’Irgoun). C’est l’escalade, la guerre civile.
En 1947, les Nations-Unies, culpabilisées par la Shoah, décident le départ des Anglais et la création d’un état juif et d’un état palestinien côte à côte. (oui oui ce qu’on cherche désespérément à faire maintenant). Les Arabes refusent (oui oui). Dès le départ des Anglais, les 5 pays voisins, le Liban, l’Irak, la Syrie, la Transjordanie et l’Egypte déclarent la guerre aux Juifs, et aident les Arabes palestiniens. Les Juifs gagnent la guerre malgré leur infériorité  en nombre et créent Israël en 1948 selon les frontières décidées par les Nations-Unies, plus certaines portions gagnées pendant la guerre. Jérusalem est détruite et divisée. Les lieux saints juifs sont inaccessibles aux Juifs. De nombreux Arabes s’exilent dans des camps dans les pays voisins.
Ce n’est qu’en 67, lors de la guerre des 6 jours (provoquée, rappelons-le par le blocage de l’accès à la mer rouge par l’Egypte – et les attaques venant des réfugiés en Transjordanie), qu’Israël a conquis tout le territoire arabe et l’ensemble de Jérusalem. Et alors commence la situation que nous connaissons encore maintenant.
Je ne peux résister à publier ici une célèbre photo de Gilles Caron, dont une expo rétrospective magnifique se tient actuellement au musée de la photo à Mont/Marchienne : les soldats israéliens devant le mur des lamentations regagné en 67.


Résumer tout ce qui s’est passé depuis cette date me prendrait des pages et des pages. De toute façon c’est clair, on n’est pas beaucoup plus avancés. Sauf qu’Israël, bien que minuscule territoire, est désormais la plus grande  puissance du Moyen- Orient et que ses dirigeants (de droite) refusent obstinément la création d’un état palestinien.

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